La dyscalculie - Circonscription Rouen Sud

La dyscalculie

, par Karine Tavernier - Format PDF Enregistrer au format PDF

LA DYSCALCULIE

1. Les troubles spécifiques et durables des activités numériques (dyscalculies)

Les troubles spécifiques et durables des activités numériques ne peuvent s’expliquer uniquement par un déficit intellectuel, moteur, sensoriel, affectif.
La dyscalculie touche environ 3 à 8% des enfants d’une classe d’âge (prévalence difficile à établir du fait de critères d’inclusion très variables selon les études).
Ce trouble est caractérisé par une altération spécifique de la capacité à comprendre et utiliser les nombres. Les aspects conceptuels (un nombre est utilisé pour désigner une quantité par exemple) et procéduraux (acquisition des procédures de calcul par exemple) du comptage et du calcul ainsi que la mémorisation des faits numériques (table de multiplication) vont être affectés.
Quelques signes :
- Difficultés pour évaluer des quantités (évaluer la taille d’une collection par exemple), des grandeurs (la taille d’un immeuble de 3 étages par exemple)…
- Difficultés pour acquérir et maîtriser la comptine numérique (pour rappel, la comptine numérique est maîtrisée lorsqu’un enfant peut la réciter à l’endroit, à l’envers, de deux en deux, à partir d’un nombre donné…)
- Difficultés pour maîtriser le dénombrement de collections : notamment des difficultés pour acquérir le principe de cardinalité (le dernier mot énoncé correspond à la taille de la collection) et le principe de non pertinence de l’ordre (quelque soit l’ordre dans lequel les éléments sont comptés, le résultat sera le même)
- Difficultés pour acquérir et maîtriser le système numérique écrit

- Difficultés pour passer d’un code numérique à un autre (transcodage – passage des chiffres indo-arabes aux mots ou des mots aux chiffres. Par exemple : « 90 » énoncé oralement est transcrit par l’élève : « 8010 »)
- La compréhension de l’organisation de la numération en base 10 est mal aisée
- Difficulté pour mémoriser les tables d’addition, de multiplication (ou autres faits numériques)
- Difficulté en calcul (mental et/ou posé)
Ces troubles ont un retentissement sur la vie scolaire de l’enfant mais aussi au niveau social (une maîtrise d’activités numériques diverses est nécessaire dans la vie de tous les jours).
Au niveau théorique, il n’y a pas encore de réel consensus, deux hypothèses principales se dégagent pour expliquer ce trouble : (1) trouble cognitif spécifiquement numérique et (2) trouble cognitif plus général (langage, mémoire de travail, fonctions exécutives…). Pour plus d’informations sur le plan théorique, vous pouvez consulter les livres de M. Fayol ou de S. Dehaene.

2. Aménagements pour un élève dyscalculique

Un élève n’aura pas besoin de l’ensemble de ces recommandations et inversement, il pourra avoir besoin d’autres aménagements. Les professionnels sont là pour vous conseiller.

DÉNOMBREMENT
• Favoriser le dénombrement d’objets concrets, facilement manipulables plutôt que des éléments dessinés sur une feuille
• Laisser à disposition une bande numérique adaptée à l’élève afin qu’il puisse par exemple y placer les éléments à compter

TRAITEMENT NUMÉRIQUE LANGAGIER / TRANSCODAGE
• Laisser à disposition des tables avec deux formes écrites du nombre : indo-arabe et littérale, afin que l’élève puisse faire correspondre les différents codes
• Favoriser l’utilisation d’un code couleur afin d’aider l’élève à repérer les centaines, dizaines, unités…
• Éviter les dictées de nombres sans aide ni support qui mettraient les élèves en situation d’échec
• Distinguer erreurs de calcul et erreurs d’écriture des nombres (nécessite souvent de faire verbaliser l’élève)

CALCUL
• Accepter que l’élève compte sur ses doigts ! Cette étape est importante dans l’acquisition des activités numériques. Elle est utilisée plus longtemps chez les élèves souffrant de troubles des activités numériques
• Permettre l’utilisation de matériel concret pour favoriser l’acquisition des concepts
• Favoriser l’utilisation d’un code couleur pour poser les opérations afin d’aider la réalisation des algorithmes de calcul (et donc favoriser leur acquisition et leur automatisation)
• Laisser à disposition les tables de multiplication et autres tables de faits numériques dont l’élève aurait besoin et qu’il a du mal à mémoriser
• Autoriser la calculatrice

TEMPS
Des difficultés dans ce domaine sont possibles :
• Afficher un emploi du temps
• Time timer si difficulté pour évaluer, gérer le temps

ÉVALUATION
• Réduire la quantité d’exercices
• Autoriser la manipulation d’objets lors des contrôles
• Laisser à disposition les aides mémoire nécessaires à l’élève

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