Documentation sur la lecture/écriture - Circonscription Rouen Sud

Documentation sur la lecture/écriture

, par Karine Tavernier - Format PDF Enregistrer au format PDF

Graphisme et écriture

Synthèse conçue et réalisée par Nathalie DESTAS, PEMF Verneuil /Avre et Jean-Jacques DABAT-ARACIL Conseiller pédagogique préélémentaire de l’Eure

Qu’est-ce qu’est l’écriture ?

Apprendre à écrire est une activité importante pour un jeune enfant qui ne se réduit pas à la capacité de tracer quelques lettres. Pour écrire un mot, l’enfant doit non seulement maîtriser le tracé des lettres mais aussi respecter les règles et conventions de notre système, en comprendre le fonctionnement et surtout donner du sens à ce qu’il écrit. L’écriture a donc trois dimensions : sémantique (sens), symbolique (code), motrice (geste).
Apprendre à écrire nécessite d’avoir construit une représentation de l’écrit, d’avoir établi des liens entre ce qui se dit (et qui peut s’écrire) et ce qui est écrit (et peut se lire/dire). C’est cet apprentissage qui s’élabore tout au long du parcours de l’élève à l’école maternelle.

Ce que disent les programmes 2015 :

Il faut plusieurs années aux enfants pour acquérir les multiples habiletés nécessaires à l’écriture : utiliser leur regard pour piloter leur main, utiliser de façon coordonnée les quatre articulations qui servent à tenir et guider l’instrument d’écriture (épaule, coude, poignet, doigts), contrôler les tracés, et surtout tracer volontairement des signes abstraits dont ils comprennent qu’il ne s’agit pas de dessins mais de lettres, c’est-à-dire d’éléments d’un code qui transcrit des sons. Les exercices graphiques, qui permettent de s’entraîner aux gestes moteurs, et l’écriture proprement dite sont deux choses différentes. L’enseignant veille à ce qu’elles ne soient pas confondues.
Les attendus de fin de grande section
 L’enfant doit savoir écrire son prénom en cursives sans modèle.
 Écrire en autonomie un mot en utilisant des lettres ou groupes de lettres qu’il a empruntés aux mots connus.
L’écriture en capitales, plus facile graphiquement, ne fait pas l’objet d’un enseignement systématique ; lorsqu’elle est pratiquée par les enfants, l’enseignant veille au respect de l’ordre des lettres et met en évidence les conséquences du respect ou non de cet ordre sur ce qui peut ensuite être lu.
L’écriture cursive nécessite quant à elle un entraînement pour apprendre à tracer chaque lettre et l’enchaînement de plusieurs lettres, en ne levant qu’à bon escient l’instrument d’écriture.

La préparation à l’écriture :

Le graphisme décoratif n’est pas une préparation directe à l’écriture. Dès la TPS et jusqu’en GS, les exercices de motricité fine, les comptines et jeux de doigts, les exercices de repérage dans l’espace feuille (aller de gauche à droite, maintenir un alignement…) sont pratiqués régulièrement car il faut plusieurs années aux enfants pour acquérir les multiples habiletés nécessaires à l’écriture.
Célia Cheynel (http://www.reeducation-ecriture.com/reeducation_en_ecriture/Les_videos.html) et Laurence Pierson (http://www.ecritureparis.fr/ressources-utiles) proposent des vidéos d’exercices et de gym des doigts à réaliser chaque
jour. Quelques verbes d’action pour travailler la motricité fine : déchirer, visser, froisser, pincer, transvaser, percer,
enrouler tisser…

Le graphisme préparatoire à l’écriture combine les formes de base de l’écriture cursive.

Toujours en verbalisant l’action, il est nécessaire de faire enchaîner 4 à 6 formes de base en respectant le rythme et la hauteur des tracés, de manière libre puis avec lignage.
Il est important d’automatiser ces gestes pour alléger la surcharge cognitive lors du passage à l’écriture porteuse de sens.

Le spectacle de l’écriture et l’étayage langagier :

Chaque jour, lorsqu’il écrit au tableau devant les élèves, le maitre explique ce qu’il fait en même temps qu’il écrit. Il verbalise et décrit la succession de gestes réalisés. Ces phrases d’accompagnement sont nécessaires pour susciter les images mentales qui guident les gestes des enfants, en lien avec le sens.
« Je veux écrire LE, [l] et [e]. Je vais enchaîner sans lever la main le L et le E. Je monte à partir de la ligne, je fais une grande boucle à l’endroit qui redescend tout droit, c’est le L, je continue par une petite boucle à l’endroit qui touche la petite ligne, qui touche en bas, je termine par la queue du E, je soulève ma main, voilà, j’ai écrit le petit mot LE » Quand vous écrivez vous devez dire à voix basse ce que
vous, faites, comme moi.

On peut varier et proposer 3 types de modèles d’écriture :

 Modèle cinétique  : effectué par le maître en présence de l’enfant qui voit le tracé se faire.
 Modèle kinesthésique  : le modèle est réalisé en tenant la main de l’enfant qui voit le tracé se faire et le ressent.
Comme pour le modèle cinétique, l’enseignant verbalise le tracé et donne des indications gestuelles et spatiales (point de départ, sens).
 Modèle statique : préparé à l’avance, ce modèle demande une maitrise de la part de l’élève car c’est une situation de réinvestissement.

Les ateliers d’écriture :

L’enseignant veille à présenter des essais d’écriture de façon soignée, à éviter les feuilles volantes dissociées, à proposer un cahier d’écriture en grande section.
Lors des ateliers dirigés il propose des activités individualisées et adaptées au niveau de chacun, dans des situations qui font sens pour les élèves. Il vérifie individuellement la posture et la tenue du crayon, il observe avec précision les attitudes et les procédures des élèves, il installe les conditions favorables aux interactions sur l’action avant de confirmer les procédures correctes.

Au sujet de la posture :

Il est important d’apprendre à bien « se tenir », à bien tenir l’outil scripteur pour éviter les crispations, la fatigue et les douleurs musculaires, la lenteur d’exécution, les déformations du tracé.

La posture  :
L’enfant est assis, les deux fesses sur une chaise, face à sa feuille, sur une table à la bonne hauteur (éviter les tables rondes). La feuille doit être très légèrement inclinée dans le même sens que l’avant-bras de la main qui écrit. Le poignet : Le poignet ne doit pas être « cassé » (la main est dans le même axe que l’avant-bras), ni soulevé. L’avant-bras doit tenir sur la table, ainsi que la tranche de la main.

Les doigts :
C’est dès la petite section que se construisent les habitudes de préhension et il est ensuite difficile, voire impossible, de les rectifier. L’auriculaire et l’annulaire sont repliés dans le creux de la main. Ils servent d’appui. Le crayon est posé sur le majeur et le creux entre le pouce et l’index. Ensuite, le pouce vient pincer le crayon. Le crayon tient alors, même avec l’index levé́. L’index vient, en dernier, se poser sur le crayon et sert juste à diriger. Les doigts ne sont ni trop près, ni trop loin de la mine. L’enfant doit voir ce qu’il écrit.

Eduscol propose un document d’accompagnement concernant les enfants gauchers : http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Ecriture/43/3/Ress_c1_Ecriture_gauchers_456433.pdf

Les procédures et le ductus des lettres cursives

Voir le document d’accompagnement « l’écriture à l’école maternelle, la forme des lettres »
Le maître doit choisir la simplicité pour que les élèves identifient sans ambiguïté les lettres et leurs liens. Les lettres d’un mot doivent se tracer d’un seul élan, sans rupture (sauf pour l’attaque de lettres rondes), les points et les accents se mettant en fin de lettre. Les documents d’accompagnement préconisent de ne pas tracer les traits d’attaques des lettres rondes ni les oeilletons des r, s, b, v ou z. La lettre reste lisible et est plus simple à tracer. Il est nécessaire de faire le choix de les intégrer ou non pour toutes les lettres et en accord avec l’équipe pédagogique.

Apprendre le tracé des lettres par similitude graphique :

 La famille des boucles vers le haut (b e f h k l),
 La famille des coupes (u t i),
 La famille des ronds (c o a d q),
 La famille des ponts (m n p),
 La famille des jambages (j y g),
 Les boucles combinées (s x r z)
 et autres formes (v w).

Il est déconseillé de faire écrire des lignes entières de lettres isolées dont on sait qu’elles subiront des déformations au fur et à mesure de l’avancée sur la ligne. Les lettres apprises doivent être réutilisées rapidement pour l’écriture de mots ayant un sens (elle, il, le, tutu) pour travailler la liaison entre les lettres.
Proposer la copie d’un mot dans sa totalité pour étudier ensuite la, forme des lettres et leurs attaches. Le procédé offre l’avantage d’étudier les lettres dans le contexte du mot qui donne du sens à la tâche. La prise en compte des liaisons est immédiate. L’inconvénient est que l’écriture du mot dans sa totalité peut être complexe, le choix des lettres est aléatoire et non organisé comme pour le regroupement par similitudes,

Des liens vers des typos pour faire des modèles conformes aux document d’accompagnement
Belle Allure :
http://jean.boyault.pagesperso-orange.fr/bellealluretelec.html(gratuit)
Dumont Cursive :
http://legestedecriture.fr/produit/cursive-dumont/ (8€)

Au sujet des supports et des outils (selon Marie-Thérèse Zerbato-Poudou) :
Les outils : un crayon à papier gras qui accroche (2B), un stylo à bille avec grip.
Le support : une page pas trop lisse, placée horizontalement pour bénéficier de plus d’espace, sans avancer le
bras trop loin.
Le lignage  : il évolue avec le temps et en fonction des progrès de l’élève :

  • Feuille étroite et longue 4 à 6 cm de haut : amène les élèves à écrire plus petit
  • Lignage moyen : commencer avec 1,3 cm maximum, puis 1 cm
  • En fin de GS proposer 0,7 cm voir 0,5 en fonction des enfants

Bibliographie / Sitographie

  • Apprendre à Ecrire de la PS à la GS, Marie-Thérèse Zerbato-Poudou, Ed.
  • Retz Le geste d’écriture, Danièle Dumont, Ed. Hatier
  • L’écriture et son apprentissage, Eve Leleu-Galland, Ed. Scérèn
  • Vers l’écriture, Christina Dorner, Ed. Accès

Les nombreux documents d’accompagnement sur Eduscol http://eduscol.education.fr/cid91998/graphismeet-ecriture.html

Recommandations pour l’enseignement de l’écriture

Petite section Moyenne section Grande section
-Pas d’enseignement de l’écriture en petite section.
Observer des écrits et des situations d’écriture commentés pas l’adulte.
 Si certains enfants produisent des simulacres d’écriture, l’enseignant s’intéresse à ces essais, les commente et les valorise.
-Les enfants qui sont prêts peuvent s’exercer à la copie de mots simples (le plus souvent en capitales d’imprimerie), sous la tutelle de l’enseignant.
 Celui-ci estime le moment où certains peuvent réaliser des essais d’encodage de mots simples (une à deux syllabes) et connus.
-Copier des mots connus en cursive, si les enfants ont acquis une certaine maturité motrice.
 Essayer d’écrire des mots nouveaux en utilisant les ressources de la classe et ses connaissances de l’écrit (phonologie, analyse des composantes de l’écrit).

Ressources :
Vous retrouverez également un ensemble de documents de d’activités sur le Padlet : https://padlet.com/Destas/GraphismeEcriture

Voir en ligne : Site Maternelle 27 - Brève n°30

Police pour dyslexie ?
Interlignage double ?